29 janvier 2016

Petites fantaisies littéraires

Georges Lemay, Petites fantaisies littéraires, Québec, Typographie P.-G. Delisle, 1884, 213 pages.

Dans une introduction de 17 pages (!), Georges Lemay nous apprend que ses « fantaisies ont été publiées pour la plupart dans des journaux et des revues, sous le pseudonyme de Frédéric Va-t-elle ». Et il nous prévient de ses modestes ambitions : « Si mon livre, quelque médiocre qu’il soit, fait tomber une larme, s’il élève une pensée jusqu’à Dieu, s’il relève un courage abattu, j’aurai fait une bonne action. »

Le recueil compte onze textes.

Deux rêves : L’auteur raconte deux rêves prémonitoires : la mort de sa sœur et la trahison de son amoureuse.

Souvenir : Souvenir d’une femme aimée. Romantisme. On y cite Musset.

Entre deux : Marguerite entretient finement la flamme chez chacun de ses amoureux.

Le travail : Le talent ne suffit pas, il faut persévérer. Décadence de l’art contemporain. Essai. « Quand on voit tout Paris applaudir à la fille de Madame Angot;  quand on voit le Pinafore acclamé du bout du continent américain à l’autre; quand on voit la foule se délecter aux compositions d’Offenbach on peut dire que la décadence fait son œuvre. »

Minuit moins trois : Le narrateur, averti en rêve, sauve un homme de la potence. Encore un rêve prémonitoire.

Pensées : Suite de pensées sur l’amour. Conseils aux jeunes filles. Essai. « L'âme virginale qui s'épanouit trop près des séductions sociales, est bientôt entraînée par elles, et tombe dans le Vertige des passions. »; « L'amour que l’on a pour une jeune fille, diminue invariablement en raison des concessions qu'elle fait aux plaisirs. »

Impressions : Le narrateur vante les beautés naturelles de la campagne… et de ses jolies cousines. « La campagne, c'est le séjour de tous les enchantements ; c'est le pays des resplendissants couchers de soleil et des superbes levers de lune ».

Ce que c’est qu’une mère : Désespoir d’un fiancé et de sa famille suite à la mort d’une jeune fille. Seule la mère tient le cap.

Épisodes d’une insurrection au Nord-Ouest : Après l’exécution de Scott, Riel doit fuir. Le narrateur, enfant (l’auteur a fait ses études à Saint-Boniface), aurait assisté à ces événements.

Folle : Une jeune fille a perdu la raison après que son père lui ait raconté des histoires de revenants. Thèse sur l’éducation des enfants.

Un drame dans le monde : Un riche épouse une jeune fille contre son gré. L’auteur dénonce les mariages arrangés.

Il y a un peu de tout dans ce livre : des récits et des essais, un peu de fantastique, beaucoup d’amour, un peu d’histoire, de la morale à tous les tournants, un peu d’édification religieuse. C’est parfois bien écrit, toujours léger, facile.

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